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Vaincre la fraude : Montée Par l’Avant et validation systématique sont-elles des mesures suffisantes ?

Sur le réseau Stan du Grand Nancy, le taux de fraude a augmenté en 2007 pour la 2ème année consécutive : il est passé de 8,2 % en 2006 à 9,9 % en 2007.
D’après le rapport du délégataire -Connex Nancy- passé au crible lors du Conseil de Communauté urbaine de septembre dernier, il apparait que la fraude est plus importante dans les bus que dans le tram et ce, malgré l’instauration de la Montée Par l’Avant (MPA) sur les lignes nancéiennes depuis juillet 2003.

Pourtant ailleurs, sur les autres réseaux où la MPA est également en vigueur, elle a considérablement contribué à la diminution du nombre de fraudeurs.
A Nancy malheureusement, si le taux de fraude a sensiblement diminué les premières années où la MPA a été appliquée (de 2003 à 2006), passant de près de 16% à moins de 7% pour la meilleure année, il augmente de nouveau aujourd’hui et ce, de manière significative et durable.
Une défaillance plutôt nuisible à Connex Nancy à quelques mois du renouvellement de la Délégation de Service Public qui doit normalement intervenir en Avril 2009…

..Mais une défaillance qui n’est pas si surprenante que ça.

D’abord parce qu’à Nancy, il est important de souligner que le nombre d’agents de contrôle est inférieur à celui observé dans d’autres réseaux comparables comme T2C à Clermont-Ferrand ou Soléa à Mulhouse. Les équipes de contrôle nancéiennes semblent d’ailleurs devoir privilégier les opérations sur la ligne de tram, ce qui explique que le taux de fraude constaté sur la ligne T1 est moins important que sur les lignes de bus. Plus de contrôleurs permettrait surement d’augmenter les fréquences de contrôle sur les lignes de bus.

Aussi, alors qu’il est quasiment impossible sur certains réseaux comme TAG à Grenoble, TaM à Montpellier ou CTS à Strasbourg pour un fraudeur de monter à bord d’un bus puisque les conducteurs-receveurs y ont pour consigne de ne pas accepter une personne qui ne valide pas un titre valable, à Nancy les conducteurs ignorent les fraudeurs : aucune remarque n’est faite à une personne qui embarque sans valider un pass ou une carte SimpliCités, et d’ailleurs aucune consigne dans ce sens n’a été fixée par la direction.
A Montpellier l’exploitant Transdev va même plus loin : la montée ne s’opère en effet que par la seule demie porte-avant pour permettre aux agents de conduite de mieux filtrer les voyageurs..!

Sans arriver à une telle situation plutôt extrême -et marginale- (qui doit d’ailleurs être pénalisante, la MPA ralentissant déjà la vitesse commerciale sur les lignes chargées car elle augmente le temps nécessaire pour embarquer tous les clients), ne serait-il pas néanmoins opportun pour Nancy de durcir un peu les règles et d’appliquer, à l’instar des réseaux évoqués ci-dessus, une plus grande filtration de la part des conducteurs-receveurs sur le réseau Stan ?

L’initiative serait probablement difficile pour l’exploitant à négocier avec les syndicats de conducteurs (dont certains à Nancy refusent déjà la simple idée porter un uniforme..), mais n’en vaut-elle pas la chandelle alors que l’on risque de dépasser à nouveau la barre des 10 % de fraude sur nos lignes ?
De même, de nouvelles exigences –évidement plus sévères- fixées par le Grand Nancy dans le renouvellement de la DSP ne pourraient-elles pas inciter le futur délégataire à maîtriser davantage le phénomène pour infléchir cette tendance plus que nuisible à la qualité de nos transports en commun ?

Parce qu’effectivement si la validation d’un titre de transport valable est d’abord un acte citoyen, il s’agit aussi et surtout d’une nécessité.

Une nécessité financière bien sûr (les recettes commerciales s’élèvent à plus de 13M€ par exemple en 2006 pour le réseau Stan) mais également une nécessité quantitative qui permet à l’exploitant de mesurer la fréquentation des véhicules et ainsi d’adapter/d’améliorer l’offre en conséquence.

La validation est donc la pierre angulaire dans la démarche qualitative désormais incontournable pour rendre les transports en commun compétitifs et attractifs face à la voiture.

Je monte, je valide. C'est simple comme bonjour. Un valideur nancéien dans un bus du réseau SIT Pompey © ToBoZZ

Si la non validation par les usagers ponctuels (ceux qui voyagent à l’unité ou avec des titres à décompte de voyage) est nuisible à la nécessité financière, la non validation des abonnés mensuels ou annuels (ceux qui possèdent un titre qui leur permet de voyager de façon illimitée pour un prix forfaitaire) est aussi pénalisante au travail de quantification et d’analyse de la fréquentation du réseau.
Et c’est principalement cette catégorie d’usagers qui oublie/néglige de valider (surtout qu’en général, suivant les réseaux, les contrôleurs sont plus ou moins indulgents avec elle).
Or, par définition, ceux qui fréquentent le plus les TC sont ceux qui y sont abonnés.. Leurs validations sont donc précieuses !

Depuis le 24 août et l’arrivée de la nouvelle billettique sur les réseaux nancéiens, un nouveau slogan a donc fait son apparition dans les véhicules : « Je monte, je valide. C’est simple comme bonjour ». Il s’adresse (de façon sympathique et amusante) aux clients ponctuels mais aussi et surtout aux clients réguliers.

Est-il néanmoins suffisant pour convaincre ?

A Montpellier, l’exploitant Transdev a imaginé un autre concept pour aller plus loin que le simple slogan incitatif de ce type.
Ainsi, à chaque validation sur le réseau TaM (l’équivalent de notre réseau Stan), un point fidélité est enregistré sur la carte de l’abonné (le même modèle que nos cartes SimpliCités). Au bout de 1000 validations, TaM offre au client un bouquet d’entrées à divers sites de loisirs partenaires (cinéma, aquarium, planétarium, patinoire…).
Il est possible pour l’abonné de consulter à tout moment son compte-points sur les valideurs présents dans les bus et les tramways mais aussi dans les distributeurs et auprès des agences commerciales.

L’initiative, baptisée « Validez c’est gagné », s’avère ludique et innovante.
Une sympathique manière surtout d’instaurer la validation systématique sur le réseau, donc de diminuer le taux de fraude, mais peut-être aussi une autre façon d’inciter les montpellierains à s’abonner aux transports en commun, le petit + de l’opération.

N’y a-t-il pas là une (bonne) idée à suivre à Nancy pour une prochaine campagne de communication sur le sujet..?

. Plus d’infos sur le site du réseau TaM : www.tam-way.com
. Le fil de discussion sur le forum Lineoz


  • ToBoZZ dit :

    Salut,

    Un des problèmes des opérations de contrôle du réseau Stan est qu’on a l’impression que ce sont plus des opérations de remplissage de quotas que de la répression : Pourquoi contrôler, à bord du bus, un usager qui vient de valider sous les yeux de l’agent de contrôle? La réponse qu’on nous donne est « c’est pour les statistiques » ou alors « c’est comme ça »…

    Ce qui est assez drôle aussi, ce sont les opérations de contrôle sur les ligne 12* (terminus à Gare-République) : le fraudeur peut voyager sur toute la ligne et descendre à Gare-Kennedy puisque les agents de contrôle attendent à 90% le bus à son terminus… Bizarrement, on n’y trouve pas beaucoup de resquilleurs…
    Un petit exemple : il y a quelques jours, je prenais le 124. A l’arrêt Mortagne montent 17 personnes (oui j’ai compté ;-)), 16 ne valident pas… Arrivé à Gare-République, contrôle : aucun fraudeur !! Formidable !

    Enfin bref, tout ça pour arriver à la même conclusion que BoDiAbLe : il y a vraiment quelque chose à faire sur le réseau Stan, que ce soit d’une manière stricte -refus de monter par le CR- ou plus ludique, comme cette campagne sympa à Montpellier.

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