Le nuage de mots-clés (tags)
Déjà abordé sur blogOstan ?

Accessibilité : à minima..mais gros dégâts

En avril nous parlions de « politique complètement bâclée et au rabais » (voir ce billet) pour la construction des quais accessibles sur les lignes de bus du réseau urbain.
La photo ci-dessous prise il y a quelques jours à Essey prouve malheureusement qu’on ne s’était pas trompés.
A peine plus de deux mois après la mise en accessibilité des lignes 171 et 172 (voir ici), certains des premiers arrêts « accessibles » du réseau Stan, qui pourtant n’ont pas dû être énormément sollicités en cette période estivale, ont déjà une piteuse allure.


Pire, certains des nouveaux bus Citaro Solo mis en service il y a à peine une semaine sur le 122-126, ont déjà l’avant de la palette rétractable qui permet aux PMR (Personnes à Mobilité Réduite) d’embarquer totalement défoncé.

Quais accessibles sur l'Est de l'agglomération..© ToBoZZ

Pourtant pour éviter tout cela, la plupart des autres réseaux se sont orientés vers la construction de quais étudiés et spécialement aménagés pour l’accessibilité avec une bande inclinée et des matériaux adaptés pour ne pas « agresser » les bus à l’accostage (voir par exemple le site de ce fournisseur), et cela même autour de chez nous (c’est par exemple le cas sur certains arrêts du Bassin de Pompey pour les lignes des réseaux Sub nord et Le Sit). Mais à Nancy la Cugn a préféré simplement rehausser les trottoirs. Autant dire, sur ce coup, faire le minimum.

Le résultat ne s’est donc pas fait attendre.
Certes, légalement, il suffit que le trottoir soit à 18 ou 21 cm au dessus du sol pour pouvoir parler d’accessibilité (minimale ou optimale). Mais techniquement, un trottoir simplement rehaussé, sans matériau ni configuration adéquats type bordure convexe (voir ce qui se fait à Caen, Grenoble, Strasbourg, Colmar ou encore au Mans ou à Montpellier, bordures de type Kasselkerb), rend la compatibilité et l’usage avec les véhicules à l’accostage..catastrophiques (l’aspect de nos premiers quais accessibles et les dégâts sur nos bus en circulation depuis seulement quelques jours en sont les tristes démonstrations).

Clermont-Ferrand, en 2000, avait fait la même erreur que Nancy pour la construction des quais des arrêts de sa ligne expérimentale « Léo 2000 ».
Cet été, tous les arrêts de cette ligne étaient en travaux : le SMTC clermontois est en effet obligé d’installer de vraies bordures d’accessibilité pour limiter les dégâts.

Quand on sait que « Léo 2000 » expérimentait le guidage optique et que l’agglomération auvergnate a depuis abandonné cette technologie, doit-on y voir un (mauvais) signe pour l’avenir nancéien, puisque rappelons que le Grand Nancy s’oriente vers cette technologie pour les trolleybus de la future ligne 2 ?

Probablement que non (le guidage optique est depuis approuvé à Rouen); mais simplement (et c’est d’ailleurs pour cela que Clermont reprend les quais de cette ligne redevenue classique) il semblerait que sans véhicule à guidage (matériel -rail- ou immatériel -optique-), ce genre de quais au rabais actuellement construits pour nos lignes de bus ne fait pas bon ménage avec l’accostage.


Laisser un commentaire