Depuis une quinzaine de jours environ le premier silo du Parking Relais des Hôpitaux de Brabois est ouvert au public.
Après plus d’un an et demie de travaux ce sont donc 245 places de stationnement réservées aux usagers des transports en commun qui sont mises à leur disposition sur ce secteur stratégique du bassin de vie, desservi par le tram mais aussi par le réseau suburbain.

Les travaux du second silo vont prochainement débuter et durer 9 mois, au terme desquels 144 places supplémentaires seront ouvertes aux clients du réseau Stan.
Au total, les deux silos -qui auront coûté à la Communauté urbaine 10 millions d’euros-, totaliseront environ 1000 places dont près de 400 intégralement réservées aux usagers du tram, le reste étant mis à disposition des visiteurs et/ou employés du CHU.

La formule avantageuse des P+R – pour 2.40€ l’automobiliste et jusqu’à six autres passagers déposent leur voiture et obtiennent un aller-retour sur le réseau Stan – parvient à convaincre de plus en plus d’automobilistes : le P+R d’Essey-Mouzimpré, de l’autre côté de la ligne de tram, a déjà dû être agrandi plusieurs fois et celui de Nancy-Saint Georges, dont les travaux d’agrandissement doivent durer jusqu’en 2009, proposera à terme près de 500 emplacements.

La future ligne 2 de trolleybus en site propre, qui doit ouvrir fin 2010 ou en 2011, sera elle aussi irriguée par plusieurs P+R.
S’il est acquis qu’un parking sera construit en haut du boulevard de Scarpone, à la sortie de l’A31, il est fort probable qu’un second soit greffé au sud de la ligne (secteur de Jarville/Laneuveville). Un grand pôle d’échange voiture/ligne 2/réseau bus est également prévu, mais à plus long terme, sur la zone de la Sapinière, à proximité d’Auchan.

Est-ce cependant suffisant ?

Alors que villes comme Strasbourg ou Grenoble proposent une quinzaine de P+R connectés à des lignes de tramway ou de bus, qu’Orléans en propose six rien que sur sa première ligne de tram, Nancy se contente depuis 8 ans de seulement trois P+R et la communication autour de leur existence reste relativement discrète (il n’existe par exemple aucun jalonnement sur les autoroutes et les rocades de l’agglomération).

La révision du Plan de Déplacements Urbains, adoptée en octobre 2006 par le Grand Nancy, prévoit la construction d’une dizaine de P+R sur toute l’agglo.
Malheureusement, alors que ce nouveau PDU est en vigueur depuis presque un an et demie maintenant, aucun nouveau Parking Relais ne se profile à court terme…

Et pourtant, des sites comme le parking de la foire-expo, idéalement situé au débouché de la pénétrante qu’empruntent les automobilistes en provenance de Strasbourg, Epinal ou Besançon et déjà desservi par plusieurs lignes de bus (qu’il faudrait néanmoins dynamiser pour les rendre plus attractives), pourraient facilement faire l’objet d’une tarification combinée aux transports en commun.

Bien que l’on puisse légitimement se demander si les Parking Relais ne sont pas, à long terme, générateurs d’une pollution supplémentaire (s’ils ont en effet l’avantage de vider le centre-ville des voitures en incitant les automobilistes à se garer en périphérie puis à rejoindre le centre en bus ou en tram, cela ne fait que repousser l’usage de l’auto à l’extérieur et favorise probablement, à long terme, la périurbanisation); et qu’il est certain que la maîtrise de la pollution atmosphérique générée en ville par les voitures se réglera surtout par une densification de la ville combinée au développement massif des transports en commun, la construction de P+R reste pour l’instant la solution la moins coûteuse, la plus facile et surtout la plus rapide à mettre en place pour améliorer les conditions de circulation et ainsi désengorger le centre de nos villes..

Qu’attend la Communauté urbaine pour passer à l’action ?